L’extrême-droite cherche à imposer ses thématiques au centre du débat public pour remporter le combat culturel qu’elle voit comme le préalable obligatoire à sa prise du pouvoir.
Dans ce combat, le thème du "grand remplacement" théorisé par le publiciste Renaud Camus occupe une place majeure.
Il s’agit de faire croire à la population française - mangeuse de saucisson et traditionnellement buveuse de vin, mais faiblement féconde - qu’elle va être irrémédiablement remplacée dans les années à venir par une population non-européenne - hostile au saucisson, sectatrice d’Allah et fortement féconde - à la suite d’une immigration massive rendue possible par la candeur et la mollesse d’hommes et de femmes politiques républicains qu’aveugleraient un humanisme et un universalisme devenus aujourd’hui totalement hors de saison.
Le "grand remplacement" n’est qu’un grand mensonge et on est bien sûr ici en plein phantasme.
Ce petit livre du démographe Hervé le Bras le prouve par a+b en reprenant les prévisions alarmistes du passé pour les comparer à la situation actuelle - car il y a plus de 150 ans que les déclinistes et proto-racistes de tout poil crient au loup dans ce domaine - et surtout en démontant la rhétorique absurde de Renaud Camus qui, pour convaincre ses lecteurs que la terre est plate ou que le soleil tourne bien autour d’elle, leur demande de mesurer quelle proportion de "blancs" circule encore dans une station de métro parisienne à six heures du soir !
Et puis, à partir de quels critères peut-on considérer quelqu’un comme "blanc" ? A quel "peuple" appartiennent les individus nés d’unions mixtes ? Et les Juifs, après tout, où les situer ?
La théorie du "grand remplacement" pue le racisme à plein nez.
Encore faut-il prendre le temps de lire ce petit ouvrage écrit par l’un des plus grands spécialistes de la démographie française et mondiale (ce que ne sont ni Michel Houellbecq ni Michel Onfray, pourtant l’un et l’autre génies universels).
Encore faut-il prendre la peine d’en défendre son discours de vérité qui ne peut, comme le fait l’adversaire anti-républicain, se résumer à quelques phrases choc illustrées par des images de banlieues en feu tournant en boucle sur telle chaîne bien connue d’informations en continue.
La balle est encore une fois dans le camp de nos politiques, si faibles pourtant par rapport à cette thématique et aux dividendes électoraux qu’elle semble pouvoir leur rapporter à court terme.
Mais elle est aussi dans notre camp de professeurs d’histoire-géographie qui enseignons les mobilités.
Un ouvrage précieux sur lequel s’appuyer pour préparer nos cours et défendre, à travers eux - avec la vérité scientifique - une certaine idée de la République.
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