Lucie Primot, jeune institutrice à l’école de Genibois près de Joeuf en Meurthe-et-Moselle, et ses compagnes résistantes sont les premières femmes françaises déportées « Nacht und Nebel ». Pour avoir aidé leurs compatriotes, ces femmes furent condamnées à mort et vécurent plusieurs années dans les bagnes nazis, dans l’attente de leur décapitation. À partir de 1941, leur réseau fit passer 3 000 personnes en Zone libre : des jeunes Alsaciens et Mosellans quittant leur région annexée pour échapper au Reichsarbeitsdienst, des prisonniers de guerre évadés, jusqu’à l’arrestation de tout le réseau le 28 mars 1942 suite à une trahison d’un des membres. Lucie survécut à l’horreur des bagnes nazis, à l’isolement des condamnées à mort, au désespoir, aux bombardements lugubres des prisons, à la Longue Marche de janvier 1945 dans la neige. Bien plus tard, elle sut raconter chaque soir à sa petite fille Marie-José son calvaire, mais aussi ses espoirs, les moments de grâce, les chants, les prières, les rires qui la firent survivre.
Une génération plus tard, Marie-José Masconi a fait sienne cette histoire en piochant dans ses souvenirs et dans les notes de sa mère, en les complétant de sources d’archives, pour restituer ces pages sombres et rendre hommage à toutes ces femmes qui s’engagèrent dans la Résistance avec insouciance et courage, au péril de leur vie. L’auteure est présidente des Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation du Bas-Rhin. Elle a longtemps vécu en Lorraine avant de s’installer en Alsace.
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