Compte rendu de la première réunion du Conseil scientifique

Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy
lundi 27 novembre 2017
par  Frédéric CLAEYMAN
popularité : 9%

COMPTE RENDU DE LA PREMIERE REUNION DU CONSEIL SCIENTIFIQUE

Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy Samedi 18 mars 2017

Étaient présents : Mme Grandmontagne ; MM. El Gammal, Francfort, Jalabert, Léonard, Schwab, Simiz,Viret.

Didier Francfort ouvre la séance en donnant la parole à Franck Schwab qui fait d’abord état des pistes proposées par les membres non présents du conseil scientifique sur le thème des Agoras.

Parmi les médiévistes, Christelle Loubet nous donne ainsi une définition de la frontière à l’époque médiévale et voit plusieurs interventions possibles se rapportant au rôle des affrontements dans la délimitation et la fixation de la frontière, à la question de la matérialisation de la frontière, aux liens idéologiques entre frontière et construction de l’Etat.

Isabelle Guyot-Bachy et elle-même proposent deux conférences qui porteraient chacune sur des projets en cours : le projet Transcript qui est un projet franco-luxembourgeois dont l’objectif est l’étude des transferts culturels entre les principautés médiévales de la grande région par delà les frontières politiques et linguistiques ; le projet Lodocat qui associe modernistes et médiévistes pour étudier l’originalité des formes de christianisme développées dans les zones “de marge” et plus particulièrement dans l’espace lotharingien.

Toutes deux proposent aussi un atelier “jeunes chercheurs” ainsi qu’une visite de Metz qui pourrait être pilotée par l’association Historia Mettensis ; elles ont également pris contact avec le musée de la Cour d’Or qui pourrait accueillir les congressistes.

Parmi les contemporanéistes, Rémy Porte propose, pour sa part, de s’intéresser à quelques périodes charnières (héritages et conséquences du traité de Verdun ; François Ier / Charles Quint ; Grand Siècle et Duché ; zone d’invasion du XVème au XXème siècle) tandis que Jérôme Pozzi propose d’aborder les lignes de fronts pendant les guerres de 1870 et de 1914 ainsi que le thème des déplacés / réfugiés.
Il est rejoint sur ce point par Laurence van Ypersele qui propose d’explorer les relations entre les militaires français ou allemands et les civils à l’occasion des derniers conflits (l’expérience des civils, leur résistance et/ou leur collaboration, leur ravitaillement, leur déportation, les relations amoureuses, les trafics, les règlements de compte de l’après-libération, les mémoires “particulières”, etc.). Elle considère aussi qu’une visite à Verdun et aux Eparges s’impose.

Chez les géographes, Yann Calbérac propose de partir de la question de la frontière pour s’interroger sur la place de la Lorraine comme périphérie (ou non) du territoire français, en lien avec un centre (notamment parisien). Il propose aussi de s’interroger sur la frontière comme lieu d’innovation (territoriale, culturelle, politique, sociale).

Grégory Hamez avance différentes conférences possibles sur les “Réalités et représentations de la frontière dans le nord-est de la France”, sur la “Définition de la frontière entre discontinuités, barrières et interactions” ou sur un “Panorama des études scientifiques sur les frontières”. Il propose également un atelier “carte mentale” et il envisage une excursion à la frontière France/Luxembourg entre Esch-Belval et la CCPHVA (Communauté de communes du Pays Haut Val d’Alzette) qu’il pourrait animer en lien avec ses collègues de l’université du Luxembourg.
Une autre excursion, côté franco-allemand (Sarrebrück) aurait aussi l’avantage d’envisager l’aspect linguistique de la frontière.

Enfin, il considère qu’il serait bienvenu d’associer à l’organisation des journées l’UniGR-Center for Border Studies (CBS) qui est un réseau thématique né en 2014 et reliant les six universités de la Grande Région. La participation du CBS permettrait de donner un retentissement supplémentaire à nos Agoras.

Des contacts ont déjà été pris avec son responsable, Christian Wille, de l’université de Luxembourg, qui est prêt à nous donner, en amont, toute la publicité nécessaire et qui est disponible pour nous donner une première conférence sur les outils de travail du CBS (centre de connaissance numérique et glossaire Border Studies).

Les membres présents entament ensuite une discussion sur la définition du sujet (qu’est-ce que la Lorraine ?) sur sa délimitation spatiale (faut-il rester centré sur le territoire lorrain ou faut-il élargir les approches à la grande région ?) et sur ses champs disciplinaires (faut-il limiter les interventions aux seuls historiens et géographes ?).

Si la définition de la Lorraine semble difficile à établir (“une marqueterie de territoires, et donc de frontières”, dixit Stefano Simiz, qui s’est constituée en région à l’époque contemporaine et où les identités locales sont encore aujourd’hui très fortes) ils tombent d’accord sur l’idée qu’il vaut mieux limiter l’étude strictement à la Lorraine (sur laquelle il y a beaucoup à dire) tout en ouvrant les thématiques sur les territoires voisins ou englobant à chaque fois que possible. Enfin, associer les sociologues (du MSH de Nancy) à notre projet pourrait être fructueux car une partie de leurs recherches portent sur le travail frontalier.

Colette Grandmontagne rappelle l’importance de cette activité pour notre région et propose une conférence ou une excursion sur le commerce transfrontalier dans le triangle Arlon/Longwy/Esch. Laurent Jalabert et elle-même proposent aussi de s’intéresser à la reconfiguration du tissue industriel (comment une région se réadapte-t-elle ?) les frontières étant des espaces de coopération (le transfrontalier se construit) mais aussi de concurrence.

Didier Francfort évoque, pour sa part, les questions de matérialisation et de dématérialisation de la frontière (la frontière s’inscrit dans le paysage) qui pourraient faire elles aussi l’objet d’une ou de plusieurs communications.
D’autres champs d’étude sont également proposés comme “Les forces politiques dans l’espace transfrontalier” dont Jean El Gammal nous dit qu’il fera l’objet d’un colloque prévu l’an prochain à Nancy.

Julien Léonard propose de nous donner une conférence sur “La Lorraine, terre de frontières confessionnelles à l’époque moderne” tandis que les noms d’autres spécialistes circulent sur d’autres sujets : Léonard Dauphant à Metz qui vient de publier une thèse sur les frontières en histoire médiévale ou Alain Simme, à Metz encore, qui lui aussi a publié une thèse sur les frontières linguistiques.

Enfin, les membres présents proposent d’élargir nos journées à différents partenaires culturels ou scientifiques : l’école doctorale transfrontalière Logos, créée en 2010, qui relie cinq universités de la Grande Région (Liège, Lorraine, Luxembourg, Sarre, Trêves) ; le Service de l’Inventaire de la Grande Région qui réfléchit à l’intégration de la Lorraine dans la nouvelle configuration administrative ; l’Institut Goethe de Nancy ; l’école d’architecture de Nancy dont les doctorants sont prêts à organiser des visites ou des circuits sur le patrimoine ; l’IECA de Nancy, enfin, pour la projection de films.

Concernant la soirée culturelle (cinéma ou théâtre), plusieurs membres présents proposent la diffusion du film Nancy-Metz, je t’aime, moi non plus sorti en 2013, dont le réalisateur Christophe Remy serait disponible.

Franck Schwab en profite alors pour rappeler l’architecture des journées : elles se tiendront sur quatre jours et auront lieu dans la première semaine des vacances de Toussaint 2019.

Le mercredi soir : Accueil des congressistes à l’Hôtel de Ville de Nancy (à confirmer) où 300 personnes seront attendues et conférence inaugurale.

Le jeudi : Ateliers et conférences réservés aux congressistes (à Metz, lieu à trouver) + soirée culturelle ou gastronomique.

Le vendredi : Excursions + soirée culturelle ou gastronomique.

Le samedi : Conférences ouvertes au grand public (à Nancy, lieu à trouver).

Didier Francfort conclut la séance en disant qu’un canevas précis des interventions et de leur distribution sera prochainement proposé aux membres du conseil scientifique.

Le secrétaire, Franck Schwab


Documents joints

PDF - 68.1 ko

Commentaires